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#bokeh #hand #sunset
Published: 2017-01-18 15:02:05 +0000 UTC; Views: 709; Favourites: 86; Downloads: 0
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Comments: 12
SecretsOfAphrodite [2017-01-21 05:52:32 +0000 UTC]
J'ai longtemps perdu mes yeux dans la contemplation du bel automne, de l'automne mort. C'était une souffrance douce et rassurante en laquelle on se complait sans complaintes. C'était hautement tragique: du désir à museler et une nostalgie à enchaîner. C'était l'été, le printemps, l'hiver et pourtant mon coeur ne tendait que vers l'automne, ses feuilles rougies par la saison, ses nuits tièdes. Je revoyais le soleil sur la voie ferrée, inlassablement, et nos escapades nocturnes, et cet amour de plein air auquel j'ai rajouté tant d'étoiles. Nous étions soumis au froid mordant et mon corps grelottait. Quant au tient j'ai oublié, pardonne-moi. Moi qui pourtant aime à penser que jamais de toi je ne pourrais rien oublier... Le vent soufflait dans la nuit noire, doux murmure berçant le amants. Le vent soufflait, entraînant les branches, danse lancinante guidant les mains avides et vagabondes. Il faisait froid et toujours quand j'y repense c'était l'été, l'été et ses soirs de plage, ces soirs parfumés de stupre où l'Idéal volait au vent.
Longtemps j'ai vécu par sublimation du quotidien. Le rendre plus beau et en faire une chimère de fumée. Souvenir victime du brasier, mon pauvre coeur incendié, au bord de la noyade pourtant il était. Toutes les morts terribles m'auraient convenu. Il fallait une fin déchirante à ma tragédie intime. La vérité, c'est que j'aurais voulu les coups, les larmes et les cris. Je n'ai eut le droits qu'aux supplication retenues et les pleurs honteux. Mes nuits prirent un goût de sel et je m'habillais de solitude, de celle qui étreint et vous figure le deuil. Le blues indélébile, seconde peau que l'on s'arrache par les mots et qu revient toujours, laissant au corps cette plaie éternelle, celle des regrets. J'ai eu cette fièvre là. Je me voyais alors poète maudit, incomprise et incompréhensible au monde. Et je me voulais Ailleurs, désirée mais inaccessible au commun des mortels. Je n'aspirais plus qu'à l'exceptionnel, la banalité m'affligeait et le poids en était trop lourd à traîner.
L'océan-mer, celui qui effraie et rassure, la limite infranchissable, insondable que seuls comprennent les emprunts d'Idéal, les boiteux de la vie, les coeurs cabossé empli de souffrance qu'il faudrait alors aimer. Je n'aspirais qu'à cela, cet océan-mer salvateur. Et garçon-mer. Des mots qui hurlaient en silence, s'appropriait mon esprit torturé. Garçon-mer. Pour être sauvée et me sentir appartenir. Et en moi cela attendait, tout attendait. Je deviens silencieuse et hostile au monde, étrangère à moi-même, une naufragée sans histoires à raconter. La sienne? Longtemps qu'elle l'avait oubliée, qu'elle s'était oubliée l'autre-moi. L'inconnue des sombres rivages, qui cherchait quelques grains de sables sous le pavé et se voulait avec plus de richesse au coeur que sous un matelas. L'exilée, revenant de ces lieux où l'on ne va pas, où l'on ne va plus. "Le plus beau voyage, c'est l'esprit", un vagabond le lui avait dit. Dieu qu'elle a pleuré et Dieu qu'elle s'est sentie vivre perdue dans cet autre monde, cet Univers de pensées. Lorsque l'on recherche la solitude physique, palpable autant que l'est le néant... Mais le corps se mourrait, se tournait des nuits entières sans trouver le repos, se nourrissait au dégoût et goûtait sans joie. L'esprit s'élève d'autant plus lorsque le corps s'écorche et s'accroche. La souffrance est tellement rassurante, elle n'arrive qu'au vivant. Et c'est ce que l'on cherche à tout prix: vivre, plus vite, plus grand et plus vrai. Mais la souffrance est là, concrète et belle. Et quant à celle du coeur, on a tôt fait de se laisser apprivoiser et de l'adopter. C'est elle le Sublime. C'est à son nom que sont dédiées les révoltes les plus belles, que l'on recherche l'Idéal le plus pur, c'est à son que les amants perdus s'auréolent de leur plus belle mort, que l'on s'oublie et s'exile de soi. Alors l'âme est pure et légère, mais soumise aux vents impétueux. Le mien venait du Nord et me glaçait. J'ai cru me réchauffer un instant mais les bras étaient sans saveur et les étreintes vides de sens. Ce n'était que mon corps que j'offrais alors sans résistance aucune, que je souillais. Ce serait mon châtiment. J'abandonnais alors toutes mes camisoles d'espérances et entamais un voyage sue le Léthé, ses rives vierges et ses chemins inconnus qui, je l'espérais, ne seraient ceux du retour. J'attendais encore et toujours, je finis même par oublier quoi. Mais après tout, quelle attente plus belle que l'attente vaine et désintéressée de tout ? Offrir sa vie au temps qui passe alors que tous cherchent à le retenir... Je voulu percer les mystères et me voyais déjà détentrice de vérités ultimes, ignorées des autres, de ces autres, masse compacte et informe. Ces autres, ceux auxquels je n'appartenais pas. Et c'est bien là le drame : ne pas se sentir appartenir, à rien, à personne. En ce cas, comment ne pas dire « j'appartiens à qui voudra de moi » ? Quête désespérée, besoin vital, viscéral de se rattacher à quelqu'un, quelque chose, une idée. Juste de quoi ne pas ombrer. Et pourtant rejeter les mains, chercher la solitude, ignorer les chemins de traverse que l'on prend de travers. Mes paradoxes m'offraient la possibilité de me vêtir dignement d'orgueil, moi qui rêvais de grandiloquence.
J'ai pris la tangente, c'est vrai, pourtant je n'ai jamais su que tourner en rond, mes déroutes n'avaient rien d'une ligne d'horizon ou d'une route direction Ailleurs. Elles étaient cercle, et vicieux même. Retour à la case départ, se sentir plus démunie que jamais. Parfois croiser un rien de ce 26 Octobre et encore se sentir mourir de l'intérieur. Tout ce temps qui passe et à peine une vague qui se rabat sur le désir. Ne plus désirer que l'oubli. Trop de douleur, ne même plus réussir à la vomir, la cracher sur le papier, au vent, aux visages. Le désespoir anodin est le plus tenace. « Quand on a tout perdu, il n'est pas rare de se perdre soi-même. » A quand la fin de cette partie de cache cache ? Il faut bien qu'il y ait une heure où tombe les masques, dernier acte où l'on tente un semblant de vérité avant la tombée du rideau rouge. Non, décidemment, pire qu'à l'Actor's studio : je ne suis plus dans la peau de mon personnage, je suis mon personnage. Impossible de m'en dépêtrer. Paraîtrais que les doutes et les erreurs nous façonnent, je dois être bien cabossée... Et pourtant, un soir ou peut-être une nuit, l'espoir m'est tombé au coin du cœur. Espoir de lendemains à deux, espoir qui réchauffe mes nuits et illumine mes jours, espoir porteur de nouvelles envies. Et le temps pris un cours différent, lui qui jusque là c'était toujours traîné, étirant ses années de tout son long, me faisant miroiter à des matins qui ne viennent jamais ; le voilà qui file, coule, comme de l'eau, du sable sec entre les doigts. Je ne peux le retenir, moi qui voudrais tellement saisir le rien, l'anodin et l'ériger en éternité. « Que s'arrête le temps, que continue l'instant...
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Peterix In reply to SecretsOfAphrodite [2017-01-22 12:45:02 +0000 UTC]
Amazing writing. Where is it from? Did you write it?
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SecretsOfAphrodite In reply to Peterix [2017-01-22 12:47:31 +0000 UTC]
Merci ! Yeah it's from my blog. One of them you understand french? 😊
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Peterix In reply to SecretsOfAphrodite [2017-01-22 13:27:42 +0000 UTC]
You are a good writer. I don't know as much French as I'd like to, but there is always Google Translate.
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SecretsOfAphrodite In reply to Peterix [2017-01-22 13:31:17 +0000 UTC]
Thank you! And thank you to you , i was inspired by this picture.
Tu triches!
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Peterix In reply to SecretsOfAphrodite [2017-01-22 13:37:11 +0000 UTC]
I'm glad my work could inspire you.
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tinkertype [2017-01-18 18:20:00 +0000 UTC]
Wonderful, love the tension the image evokes especially with the title.
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